Quel a été l'impact du confinement sur votre activité ?
Forcément, il y a une baisse réelle de l'activité. Nos clients installateurs travaillent à 85 % dans le résidentiel. Quand le particulier est chez lui, à cause du confinement, il n'a pas forcément envie d’avoir des artisans dans sa maison ! Le coup d’arrêt s'est d'ailleurs ressenti au sein d'Axdis à partir du 23 mars, sauf pour les absolues nécessités au travers des pannes. Nos clients ont notamment dû faire quelques dépannages d'urgence sur les CET, PAC et chaudières fin mars, quand le thermomètre a brusquement chuté. Et puis, au fil des jours, les installateurs ont trouvé des modes de fonctionnement qui leur permettent d’apporter plus de sécurité à leurs employés. Nous sentons d'ailleurs que depuis l’annonce du déconfinement au 11 mai par le Président de la République, l'activité repart un peu plus, comme si cette annonce permettait de voir la lumière au bout du tunnel.
Quelles adaptations avez-vous mis en place depuis le début du confinement ?
Nos six agences sont depuis le 17 mars à midi en " sommeil ". C'est-à-dire que chaque responsable de site a fait basculer les appels entrants sur son téléphone portable, et dès qu'il reçoit un coup de téléphone d'un client qui souhaite faire un enlèvement, il lui communique la date et l'heure du rendez-vous. C'est un peu notre drive à nous ! Quant à nos deux bases logistiques, un tiers des effectifs travaille encore, le reste est au chômage partiel, commes nos collaborateurs en agence, ainsi que la moitié du personnel administratif.
Nous avons évidemment incité nos clients à privilégier les livraisons en prenant à notre charge le coût du transport, par souci de sécurité pour nos équipes, mais également par confort pour les installateurs, les déplacements étant limités en cette période.
Côté fournisseurs, 80 % de nos commandes sont passées avant le 31 décembre de l'année précédente, nous avons donc beaucoup de stock, ce qui est normal, car cela correspond au cycle d’approvisionnement que nous avons mis en place. Le gros des réceptions se fait avant le 15 avril, les fournissseurs avaient d'ailleurs besoin que nous acceptions leurs livraisons, le matériel étant déjà produit. Nous avons tout de même décalé 15 % de nos commandes planifiées. Confinement oblige, les sorties ne se font pas aussi vite que prévu, et nous ne pouvons pas pousser les murs de nos entrepôts !
Allez-vous continuer à privilégier la livraison une fois le confinement terminé ?
Nous réfléchissons à proposer à nos clients une sorte de forfaitisation pour qu'ils bénéficient de tarifs sur la livraison de leurs commandes. En revanche, continuer à prendre en charge totalement ce surcoût n'est pas viable à long terme. Reste à voir si les installateurs accepteront un coût partagé, pour le confort et la sécurité de tous. Si cette idée est retenue, nous pourrons la présenter fin avril à nos clients.
Nous essayons également d’imaginer des services associés aux produits, pour aider les installateurs au redémarrage. Afin qu'ils se consacrent à leurs chantiers, nous avons commencé à prendre à notre compte le montage de dossiers pour qu'ils bénéficient du prêt garanti par l'Etat. Nous leur proposons également un partenariat pour les demandes de CEE, avec une avance de trésorerie.
Comment imaginez-vous l'après ?
Les deux premiers mois de l'année 2020 étaient sur la tendance 2019, avec une très forte évolution, mais cette crise sanitaire a mis un coup de frein très fort à la dynamique enclenchée. Depuis le début du confinement, chez Axdis, nous avions parié sur un déconfinement entre le 10 et le 15 mai, avec une reprise partielle de l'activité jusqu'au 30 mai. Nous visons donc une activité équivalente au tiers de celle de mai 2019, puis en juin, nous espérons atteindre 75 % de l'activité de l'année dernière à la même période. Ce qui est très en dessous des prévisions faites au début de l'année. Le scénario reste d'ailleurs à peaufiner, si le déconfinement se fait notamment par région, nos agences ne seront donc pas égales dans la reprise d'activité.