Qu'est-ce qui vous a décidé à suspendre votre activité ?
Les mots du Président lundi soir n'étaient pas très clairs, mais la Capeb, dont je suis adhérent, a largement exprimé la nécessité d'arrêter de travailler sur les chantiers, et je partage cet avis. Nous faisons beaucoup de rénovation, et sommes le plus souvent en contact avec les particuliers. Pour la santé de nos clients, et de mes salariés, je ne me voyais pas prendre d'autre décision.
Comment allez-vous faire financièrement ?
Nous avons la chance d'avoir une trésorerie assez saine, depuis que j'ai repris la structure il y a cinq ans. Je ne vous cache pas qu'en début de semaine, j'ai un peu couru à droite et à gauche pour récupérer les derniers chèques, et les mettre en banque. Nous avons également demandé à nos employés de solder leurs congés payés et jours de récupération, avant de les passer au chômage partiel. Lundi, le site Internet du gouvernement pour faire la demande de chômage partiel était d'ailleurs saturé, mais les choses semblent être dorénavant rentrées dans l'ordre.
Comment ont réagi vos salariés et clients ?
Parmi les salariés, certains n'avaient pas eu la même lecture que moi du discours du Président de la République, étant donné qu'il est autorisé de continuer à travailler. Sauf que, dans notre métier, nous sommes en contact avec plein de monde. Ce n'est pas raisonnable de les mettre en danger. Et les fournisseurs vont également ralentir le rythme, voire suspendre leur activité, il était indispensable de fermer mon entreprise.
Quant aux clients, certains ne réalisent pas encore l'ampleur de la situation. Ce mardi matin, j'ai encore eu un particulier en ligne pour une demande de devis, il voulait qu'on passe chez lui ! Je lui ai expliqué qu'il allait devoir patienter la fin du confinement. Je pense que nous allons devoir tous être patients. Et j'espère que d'ici un mois, nous pourrons reprendre notre activité.