Le marché de la régulation n'aura pas été épargné par la crise sanitaire. En témoigne le chiffres d'affaires 2020 en baisse de 8,8 % par rapport à 2019 pour atteindre 310,4 M€. Dans le détail, la régulation dans le chauffage a chuté de 18 % (105,2 M€) et celle dans la ventilation et la climatisation a grimpé de 4 % (72,9 M€). La GTB a quant à elle reculé de 6 %, globalisant un CA en 2020 à 74,1 M€. " C'était une année compliquée, mais les chiffres du marché ne sont pas décalés de ceux d'autres secteurs " constate Philippe Segonds, récemment élu président de l'ACR.
Evidemment, l'effet Covid et la fermeture des chantiers, au moins lors du premier confinement, est une des causes de ce recul global. Le syndicat relève également quelques points de vigilance. " Nous rencontrons des difficultés de déploiement pour l'IFC malgré l'obligation d'installer des systèmes d'individualisation de frais de chauffage dans les logements collectifs. L'exclusion de la régulation dans le dispositif MaPrimeRénov a aussi un en impact fort sur le manque de dynamisme en 2020. "
Cet impact négatif a été accentué par le " mauvais calibrage " du coup de pouce thermostat avec régulation performante publié en 2019. " Les installateurs se sont concentrés sur les travaux les plus rentables en période de crise et qui font l’objet d’opération coup de pouce massive comme le remplacement de la chaudière ou l’isolation thermique. " Pour 2021, le syndicat ACR espère d'ailleurs une opération coup de pouce permettant d’accélérer le remplacement des thermostats programmables simples par des thermostats programmables intelligents ou communicants (classe IV ou plus selon la nomenclature européenne).
Autre crainte de l'ACR, la disparition des modules thermiques d'appartement, en recul de 11 % en 2020. " Si le Titre V générique obtenu en 2014 par les industriels n’est pas reconduit en 2020, les MTA sont sur la sellette. " Les industriels réunis autour de l'ACR exigent donc une intégration à coût nul dans le futur moteur de calcul RE2020 de cet équipement.
L'ACR se veut néanmoins confiant quant à l'année en cours. " Les résultats du premier trimestre 2021 sont comparables à ceux de la même période en 2019. L'alignement des planètes à venir avec les décrets BACS et tertiaire devraient également nous permettre de nous développer à terme. " Selon le syndicat, les éléments décisifs seront notamment l’installation de systèmes de régulation et GTB de classe A ou B selon la norme NF EN 15232-1 pour les bâtiments tertiaires avec système de chaud / froid d’une puissance supérieure à 290 kW (cf Décret BACS) ou encore la prise de conscience que les systèmes de régulation et GTB performants (soit des BACS de classe B et + selon la norme EN 15232-1) incluent par défaut un service de suivi et de mesure de la consommation énergétique (instruments de pilotage via des capteurs et une supervision) ainsi que des produits ou systèmes (régulateurs, actionneurs) capables d’agir sur les systèmes techniques pour assurer un confort maximum avec le minimum de consommation énergétique.
Sur le marché du résidentiel, le syndicat ACR rappelle également qu'il est " indispensable de s’appuyer sur les mêmes référentiels pour accélérer ce qui constitue la troisième voie de rénovation efficace. "