Pour la sixième année consécutive, la Capeb, l'Iris-ST et la Cnatp ont interrogé plus de 2 000 chefs d'entreprises dans l'artisanat sur leurs conditions de travail et leur santé. Et c'est une première depuis 2014, l’étude réalisée entre novembre et décembre 2019 a permis de relever une baisse du rythme de travail des dirigeants d’entreprise artisanale du BTP et du paysage.
2 artisans sur 10 travaillent plus de 60h par semaine
En six ans, les congés des dirigeants s'étendent de plus en plus, et ils sont également de moins en moins nombreux à travailler de 6 à 7 jours par semaine (54 % en 2019 contre 59 % en 2018). De plus, la proportion du nombre de dirigeants travaillant plus de 60 heures par semaine est également en baisse (21 % en 2019 contre 26 % un an auparavant). Cette intensité du rythme de travail varie cependant en fonction de la taille de l'entreprise. Selon les répondants, seulement 14 % des artisans travaillant seuls vont dépasser les 60 h de travail par semaine, alors qu'ils sont 38 % des dirigeants d'entreprises de 11 à 15 salariés à travailler plus de 60 h par semaine.
Si le rythme de travail opère pour la première fois une légère baisse, il reste cependant très soutenu. Comme les années précédentes, les chefs d’entreprise artisanale peinent à trouver le bon équilibre entre vie familiale et vie professionnelle : 87 % des répondants ont toujours le sentiment que leur vie professionnelle empiète sur leur vie privée et 75 % d’entre eux considèrent qu’ils ne sont pas suffisamment disponibles pour leur entourage.
1 artisan sur 2 continue de travailler en vacances
En cause, selon l'étude, le rythme soutenu mais également la difficulté pour ces dirigeants d’opérer une réelle coupure avec leur activité. Travailler pendant les jours de repos est une pratique en augmentation chez les chefs d’entreprise artisanale du BTP et du paysage : ils sont ainsi 51 % à consulter leurs mails tous les jours ou tous les deux jours pendant leurs congés. Pour 34 % d’entre eux, il s’agit en effet de rester disponible auprès de leurs clients.
9 artisans sur 10 considèrent leur travail exigeant mentalement
Le nombre de chefs d’entreprise qui considèrent leur travail très exigeant ne cesse d’augmenter : + 5 points (83 % en 2019 – 78 % en 2018) pour l’exigence physique et + 3 points (91 % en 2019 – 88 % en 2018) pour l’exigence mentale. Selon la Capeb, l’accroissement de l’exigence physique peut s’expliquer, au-delà du fait qu’il s’agisse de métiers manuels, de l’évolution de certains matériaux et équipements et les contraintes liées aux chantiers. L'exigence mentale s’explique quant à elle entre autres par le poids des responsabilités et de la multitude de tâches qui incombent aux chefs d’entreprise.