Être E3C1 avec du gaz ? Possible avec un PCBT et une bonne dose de PV

Le constructeur tourangeau de maisons individuelles Maisons Ericlor a inauguré début février la première maison labellisée ÉNERGIE 3 Carbone 1 de la région Centre-Val-de-Loire – label délivré par Promotelec Services le 23 janvier. Située à Montlouis-sur-Loire, elle associe chaudière à condensation gaz, planchers chauffants sur deux niveaux et VMC double flux.

S’inscrivant dans le cadre du projet Lab’Home soutenu par le distributeur de gaz GRDF, la maison de 110 m² sur deux niveaux se veut une démonstration de la compatibilité de la chaudière gaz à condensation avec le niveau ÉNERGIE 3 du référentiel E+C-, label qui préfigure la prochaine réglementation thermique.

Les besoins de chauffage et d’ECS sont assurés par une chaudière gaz à condensation de 30 kW Naia de marque Atlantic. Équipée d’un brûleur modulant d’un rendement de 109 %, elle assure la production de chauffage en instantanée et est associée à deux ballons d’eau chaude sanitaire de 15 litres chacun de manière à garantir, sans attendre, la fourniture d’ECS dans les deux salles de bains. « Cette maison illustre que le gaz est une énergie qui répond aux enjeux de demain », nous glisse Regis Contreau, chef produits systèmes de production d'électricité décentralisée chez GRDF.

Mais une chaudière gaz à condensation permet-elle, à elle seule, d’atteindre l’Énergie 3 du label E+C- ? N’est-ce pas la présence de la VMC double flux Inspir’Air Home d’Aldes équipée d’un échangeur de chaleur – récupérant 93 % des calories de l’air vicié – qui permet de réduire la consommation de la maison ? Matthieu Crambert, directeur technique de Maisons Ericlor, nous assure que la maison aurait très bien pu être estampillée ÉNERGIE 3 avec une VMC simple flux. « La VMC double flux a peu d’incidence sur l’indicateur ÉNERGIE du référentiel E+C-. En revanche le fait d’avoir installé une VMC double flux nous permet de gagner en termes de qualité d’air et de confort ».

Dompter l’inertie de la dalle

C’est du côté des émetteurs que semble se trouver la clef de l’optimisation des consommations de chauffage. La chaudière alimente deux planchers chauffants BT Rector Rehau Equatio-Chauffant (un par niveau) pilotés par un système Delta Dore. Le plancher chauffant incorporé directement dans la dalle de l’étage permet, grâce à la régulation spécifique développée par Rehau, de profiter de l’inertie et ainsi de gagner 4 points de consommation d’énergie primaire (Cep) par rapport au plancher chauffant « traditionnel » qui vient en superposition. « En effet, comme il y a moins de « couches », l’inertie est moins importante et les variations de températures sont ainsi plus rapides qu’avec un plancher chauffant traditionnel. Ce qui n’est pas non plus négligeable du point de vue du confort. De plus, la pose des planchers n’a ainsi pris que trois jours en tout, dont deux pour celui à l’étage », développe Matthieu Crambert.

Panneaux photovoltaïques indispensables

Au final, la maison ne consommera, pour les trois usages réglementaires (chauffage, eau chaude sanitaire et refroidissement), que 7 kWh/m²/an d’énergie primaire, soit six fois moins qu’une maison qui répond aux normes de la RT 2012. Si on parle des cinq usages (chauffage, ECS, refroidissement, éclairage et auxiliaires), la consommation de maison sera de 19 kWhep/m²/an, selon Maisons Ericlor.

Mais le référentiel E+C- ne se base pas uniquement sur ces cinq postes : il exige une consommation en énergie primaire pour l’ensemble des consommations de la maison (télévision, ordinateur et machine à laver comprises) inférieure à 94,8 kWhep/m²/an. C’est pourquoi 10 m² de panneaux photovoltaïques Solterre – soit six panneaux – ont été disposés sur le toit pour la production d’électricité. Il n’y aura pas de revente sur le réseau et les électrons seront stockés dans une batterie Storelio de Terreal, située dans le garage, de manière à être intégralement autoconsommée. La maison consommera ainsi, tous usages confondus, 93,9 kWhep/m²/an, selon les estimations du bureau d’études GBE Thermiques. « La maison n’aurait pas pu être ÉNERGIE 3 sans les panneaux photovoltaïques. Il est impératif de produire pour compenser une partie des consommations », conclut Matthieu Crambert.

Suivi des performances

Les futurs occupants s’y installeront au mois de mars. 20 sondes et compteurs y ont été disposés afin de réaliser des mesures sur les consommations des équipements. GRDF suivra la maison durant deux ans pour étudier les performances énergétiques quotidiennes de la chaudière à condensation associée aux six panneaux photovoltaïques en autoconsommation couplés à la batterie de stockage d’électricité. Le temps dira si la réalité est conforme aux simulations.

Le chantier a débuté au mois de mars 2017 et s’est achevé en janvier avec la pose de la chaudière, de la VMC et des capteurs domotiques.

Laurent, on va reprendre le schéma du GC 12 en page 47. On va juste changer les valeurs.

Pour être au niveau ÉNERGIE 3, la consommation tous postes confondus nécessite d’être inférieure à 94,8 kWh énergie primaire/m²/an. D’après les calculs, le bilan énergétique tous postes confondus de la maison est de 93,9 kWh/m²/an.