C'est désormais un classique. L'Etat lance un Coup de pouce CEE pour soutenir (sans argent public) une politique publique. Sans écouter la filière, il met en place un dispositif très exposé aux fraudes. Quelques mois plus tard, il supprime tout, constatant l'explosion de ces fraudes, laissant toute une filière le bec dans l'eau. Après l'isolation et les pompes à chaleur, c'est au tour des thermostats de faire les frais de cette imprévoyance. Olga Givernet, ministre déléguée en charge de l'Energie, a en effet saisi le Conseil supérieur de l'énergie d'un projet d'arrêté stoppant par anticipation le Coup de pouce Thermostats. De nombreux acteurs avaient pourtant alerté dès l'automne 2023 sur les failles du dispositif, conduisant l'Etat à imposer la conservation de photos horodatées. Les fraudes n'ont pour autant pas été évitées, du fait notamment de montants de primes extrêment généreux.
Courrier conjoint
Cinq fédérations professionnelles demandent à l'Etat de ne pas pour autant renoncer à aider à l'installation de thermostats. "La filière française qui met en oeuvre ce Coup de pouce – fabricants, distributeurs, installateurs, acteurs du secteur énergétique –, quoi que consciente d’un dispositif insuffisamment ciblé sur les équipements et entreprises respectant les standards européens et les règles de l’art, appelle les pouvoirs publics à tout faire pour que cette aide puisse être reconduite dans les meilleurs délais", écrivent conjointemnet ACR, Coédis, la FFIE, Ignes et l'UFE. "Un arrêt précipité et définitif de ce Coup de pouce viendrait d’abord pénaliser les acteurs qui ont pris le temps d’investir pour mettre en place une offre bien structurée et encadrée, et les exposerait à des risques juridiques et commerciaux", poursuivent les cinq fédérations, qui se déclarent à la disposition de l'Etat pour mettre au point un dispositif mieux calibré.