Une fois de plus, les lourdeurs administratives françaises sont pointées du doigt. Selon le think tank France Territoire Solaire, elles seraient responsables du retard que la France a pris par rapport à ses voisins sur le développement de l'énergie solaire. " La puissance totale installée en France à fin 2020 se trouve plus de 5 fois inférieure à celle de l’Allemagne, et 2 fois inférieure à celle de l’Italie, constate France Territoire Solaire. Plus inquiétant, le rythme annuel de déploiement ne progresse pas : inférieur à 1 GW par an, il reste 4 fois inférieur au rythme annuel qui serait nécessaire pour atteindre les objectifs prévus par la loi et la programmation pluriannuelle de l’énergie d’ici 2028 – rythme qui n’a rien d’impossible puisque c’est celui observé en Allemagne ou en Espagne depuis plusieurs années. "
4 ans pour développer un projet solaire en France contre 1 an en Allemagne
Selon le think tank, les raisons de ce décalage sont à chercher dans l’allongement " considérable " des délais nécessaires à l’obtention des autorisations. " Le développement d’un projet de centrale solaire au sol requiert aujourd’hui une durée de quatre ans en France, contre à peine plus d’un an en Allemagne. Ces délais ont une cause bien identifiée : la lourdeur des procédures administratives et un goulot d’étranglement au niveau de l’instruction. Cette lourdeur et ces délais entraînent des coûts supplémentaires et peuvent constituer un obstacle dissuasif pour les acteurs privés qui entreprennent de développer des projets solaires. "
Face à ce constat, France Territoire Solaire a réuni un groupe de travail constitué d’experts, juristes, développeurs de projets, agents de la DDT et la DREAL, élus locaux, afin de confronter les différents regards sur ces enjeux et de tenter d’y apporter une perspective nouvelle. Les conclusions de ce travail sont réunies dans un rapport publié sous le titre « Le Parcours du Combattant » comportant plusieurs recommandations telles que la mise en place d'un système d'instructeur unique par typologie de projet ou encore une meilleure articulation des différentes autorisations requises.
« La bureaucratie est devenue le principal frein au développement des installations solaires photovoltaïques dans notre pays, a déclaré Antoine Huard, président de France Territoire Solaire. La complexité du sujet est telle qu’il nous a semblé important de mener ce travail d’analyse de toutes les procédures parfois kafkaïennes qui transforment chaque projet en véritable parcours du combattant ! Nous espérons surtout que ce travail suscitera une prise de conscience : les objectifs de transition énergétique que la France s’est fixé à l’horizon 2030 restent tout à fait atteignables, mais il est urgent de trouver des solutions pour dépasser ces blocages. »