Pouvez-vous revenir sur les débuts de votre parcours ?
J’ai commencé mon apprentissage en chauffage plomberie dans une entreprise de génie climatique. Déjà, à cette époque, je n’aimais pas du tout l’odeur du fioul. Je commençais à parler des énergies renouvelables, je savais que le solaire représentait l’avenir. Lorsque je me suis installé, je réalisais un petit peu de plomberie, du chauffage classique et je faisais du chauffe-eau solaire thermosiphon Giordano. Petit à petit les choses ont évolué et j'ai fini par poser environ une chaudière solaire par an.
Vous vous êtes longtemps considéré à la marge en parlant de solaire ?
Il y a 30 ans, lorsque l’on parlait de pollution, on était considéré comme un fou d'écologie. Pour les personnes nées après la guerre, les énergies renouvelables n’étaient pas une évidence comme pour la génération actuelle. Je critique souvent les énergies fossiles mais c’est aussi grâce à elles que nous en sommes là. Nous n’aurions pas assez de connaissances sans l’utilisation de ces énergies pendant toutes ces années. À l’époque, quand je discutais avec des collègues, ils me parlaient de gaz, de fioul. Je me sentais souvent à la marge pourtant les hommes préhistoriques utilisaient déjà le solaire et le bois pour se chauffer, les romains aussi.
Vous avez décidé de créer une société dédiée aux énergies renouvelables ?
Quand j'ai créé Aqua-sun, on était au tout début des chauffe-eau solaires. La demande est montée fortement dans les années 2008-2009 suite au plan soleil lancé par l’Ademe en 2000. Nous avons posé en l’espace de 8 ans, plus de 5 000 chauffe-eau solaires. Avec Aqua-sun, j’arrive à faire des baisses de 80 % de consommation sur les factures d’énergies. Il y a toujours plusieurs alternatives entre du photovoltaïque, du solaire thermique, du fioul, une PAC, du bois… Il faut construire les solutions en se préoccupant des rendements et de la consommation mais surtout du client.
Comment est né votre engagement syndical ?
J’ai décidé de m’engager au niveau syndical à la suite d’une démarche de la fédération locale qui me proposait de suivre des formations sur les énergies. Le problème c’est que dans ces formations, il n’y avait pas de réponse sur le solaire. On m’a suggéré de venir à Paris pour travailler sur la question. J’ai participé à la création de Qualit’EnR en 2006. Maintenant on est à plus de 55 salariés, 31 800 qualifications et 18 000 entreprises. Ce système participe activement au développement des énergies renouvelables et à la formation. Son but premier est de promouvoir les énergies renouvelables auprès des professionnels et des clients.
La formation est un pilier essentiel pour vous ?
Il faut être bien entouré. Pour mon entreprise Aqua-Sun, j’ai dernièrement embauché une assistante que j’ai formée aux énergies renouvelables. Il faut donner du sens à ce que l’on fait. Mes stagiaires qui arrivent dans l’entreprise ont un livret à lire sur les chauffe-eau solaires. Il faut donner les bases, l’envie de travailler pour une belle cause : les énergies renouvelables. L’enjeu est d’apporter de l’autonomie. La formation et la transmission, c’est vraiment l’avenir dans ce métier.
Interview publiée dans le numéro 48 de Génie Climatique Magazine