L’heure est au solaire thermique en cette 10e édition des états généraux de la chaleur solaire. Josiane Chevallier, préfète de la Région Grand Est et déléguée Territoriale ADEME, ouvrait mardi 20 juin la journée des états généraux de la chaleur solaire en le disant « la chaleur thermique est un pilier pour les enjeux énergétiques actuels ».
55 degrés ce sont les températures attendues d’ici 2050 dans la Région du Grand Est selon le GIEC. Franck Leroy, directeur de la région le dit, les enjeux de l’exploitation de la chaleur solaire n’en sont que plus importants, la consommation d’énergie devant être réduite de 40% d’ici-là.
Dans le secteur, on vise la massification de l’installation de solaire thermique. Pour cela, il faut « rendre le solaire sexy » comme l’a dit Jean-Louis Busquet qui animait cette édition. « Le solaire est déjà sexy, parce qu’il est notre seule solution pour atteindre nos objectifs » confirme Hugues Defreville, vice-président d’Enerplan. Ranimer la filière est primordial selon Eric Schang, qui explique constater une baisse des projets de panneau solaire réalisés.
« Si on veut ranimer la filière, il faut être clair avec la personne à qui on s’adresse », disait Moran Guillermic, chargé de mission et d’accompagnement pour Atlansun. Une volonté de sectoriser le milieu de l’énergie renouvelable afin de mieux connaître les besoins de chacun mais aussi celle de rendre la vie des entreprises plus simples, au niveau administratif notamment.
Des aides entreront aussi bientôt dans la stratégie de l’Eurométropole de Strasbourg d’ici 2024, pour favoriser les installations et surtout, atteindre les objectifs qui ont été fixés pour 2030. Concrètement, l’Eurométropole de Strasbourg, prévoit la création d’un réseau de chaleur pour l’automne 2023 afin de produire 15 % du mix énergétique du réseau. Un apport en énergie collective 100% local et décarboné.
L’ombre du tableau
Pour les entreprises, le marché et son extension sont compromis par les fraudes, trop nombreuses, que ce soit à cause des arnaques pour bénéficier des aides ou encore des certifications frauduleuses, signifiant au client que son installations est de bonne qualité.
Une membre de Qualisol prend la parole « ça me met hors de moi, comment est-on censé trouver une solution contre la fraude ? » Une question que la filière se pose, et pour laquelle la DGEC (Direction Générale de l’Énergie et du Climat) souhaite ouvrir le dialogue et trouver des solutions, si solution il y a.
Ouvrir le dialogue, c’est aussi la mission que s’est donnée l’Ademe de la région Grand Est pour faire un retour d’expérience sur les travaux étant effectués durant les six derniers mois. Problème, les acteurs de la filière ne répondent pas présent, 160 mails envoyés, 30 mails ouverts et seulement 2 questionnaires complétés. Une enquête téléphonique a donc été menée auprès de 90 structures, le résultat est le même, seuls 11 questionnaires ont été complétés. Un appel à l’aide lancé par Éric Scahng, directeur de l’Ademe Grand Est.
La fillière ne peux que constater le frein important que cela met à la massification de l’installation des chaleurs solaires que ce soit au niveau des fraudes ou au niveau de la communication. Des concertations suivront.