Quel est aujourd’hui l’intensité de l’activité des entreprises de dépannage et d’entretien ?
Les 300 entreprises du Synasav mènent en temps normal 100 000 interventions par jour. Nous nous situons en ce moment autour de 30 000. En gros, nous maintenons l’activité de dépannage mais celle d’entretien est à l’arrêt.
Quel est le principal obstacle à la reprise d’un rythme d’activité normal ?
L’absence de masque ! Une fois que nous aurons suffisamment de masques, à l’exception des gens malades, nous serons capables d’aller chez tout le monde. C’est pourquoi nous avons commandé pour 150 de nos entreprises adhérentes, un stock de 700 000 masques FFP2. Mais si ce stock peut paraître impressionnant, il ne permettra à ces sociétés de ne tenir que trois mois mai/juin/juillet. Nous devrons alors renouveler une plus grosse commande encore pour couvrir les besoins jusqu’à décembre.
Mais au-delà du masque, il va également falloir rassurer les ménages car pour l’heure encore beaucoup de Français ne souhaitent pas voir des techniciens rentrer chez eux.
Et comment rassurer les ménages ?
À l’heure où même les médecins ne rentrent plus chez les gens, nous sommes les seuls à encore franchir le pallier des Français. Il nous faudrait donc tout bonnement un passeport officiel homologué qui stipule que nous appliquons toutes les précautions sanitaires. Cela rassurerait les particuliers lorsque nous arrivons chez eux. J’en ai discuté en début de semaine avec le député Anthony Cellier, membre de la commission des affaires économiques.
Pensez-vous être à même d’assurer l’entretien obligatoire des chaudières cette année ?
Nous n’avons pas le choix ! Nous ne pouvons pas nous permettre une année blanche compte tenu des responsabilités qui nous incombent. Si un problème survient en 2021, on viendra nous trouver pour nous demander quand le dernier entretien a été fait ?
Le gouvernement nous laisse entre 2 mois et 2 mois et demi pour différer les entretiens de chaudières programmés. Nous allons donc devoir cet été rattraper l’énorme retard pris. Cela impliquera certainement de travailler en juillet-aout et de revoir notre organisation de travail. Au sein de mon entreprise, nous réfléchissons par exemple à la mise en place de deux équipes : une du matin qui travaillerait jusque 14h et une de l’après-midi qui permettrait d’aller jusque 20h.