La chaleur renouvelable, bientôt majoritaire ?
Alors que le gouvernement présentera dans les prochaines semaines les contours de la prochaine Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), les acteurs de la chaleur renouvelable et de récupération ont remis ce vendredi 21 avril à Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, une proposition de « Plan Marshall » avec pour objectif de transformer, d’ici 2030, 54 % de la chaleur consommée en France en énergie renouvelable.
La production de chaleur renouvelable doublée en 10 ans
Aujourd'hui, les sources d'énergies renouvelables et de récupération représentent 23 % de la consommation totale de chaleur en France, soit 158 TWh pour une production globale de 708 TWh en 2021. " Il est essentiel d’aller plus loin et plus vite " insistent les acteurs de la filière. Dans leur plan, le SER, l'Afpg, Amorce, l'Atee, le Cibe, Enerplan et la Fedene, espère doubler d'ici 2030 la production de chaleur renouvelable et de récupération. Comptant également sur la sobriété énergétique, les co-signataires tablent sur une production annuelle globale de chaleur de 555 TWh en 2030, soit une baisse de 22 % par rapport à 2021.
Des boucles d'eau chaude secondaires à favoriser
Selon leurs prévisions, la biomasse, les gaz renouvelables et la chaleur de récupération occuperaient la plus grande représentation de la chaleur renouvelable, passant respectivement de 102 à 146 TWh, de 8 à 57 TWh et de 8,7 à 45 TWh. Pour se faire, les co-signataires de ce Plan Marshall proposent notamment le déploiement d'un plan national pour la géothermie, le lancement par secteur de plans solaires, mais également faciliter l’installation de boucles d’eau chaude secondaires dans les bâtiments résidentiels et tertiaires et inscrire le dispositif MaPrimeRénov’ dans une trajectoire budgétaire pluriannuelle.
" L’Union européenne vient d’envoyer un signal très fort, en prévoyant de doubler la part des énergies renouvelables d’ici 2030, ont déclaré les signataires. Cette accélération devra nécessairement passer par le déploiement massif de sources de chaleur renouvelable additionnelles si nous souhaitons tenir nos engagements climatiques et faire face à l’urgence énergétique : la PPE qui sera présentée en juin prochain constitue celle de la dernière chance ! "