A l’heure de la chasse aux chaudières vétustes, on pouvait s’attendre à une émergence de la PAC hybride. Pourtant, seulement 4 000 unités (fioul et gaz) ont été installées en 2019. Peut-on espérer mieux en 2020 ?
Nous avons vu en 2019 plus de 25 000 PAC installées en lieu et place d’une chaudière gaz non-condensation. Il est donc tout à fait raisonnable de penser qu’il est possible, en 2020, de doubler la mise et d’implanter 8 000 PAC hybrides gaz.
Qu’est-ce qui vous fait espérer cette croissance ?
L’arrivée d’une offre raccordement gaz à 0 euro va changer la donne. Jusqu’à présent les différentes aides permettaient au mieux d’abaisser le coût d’un raccordement de 2 000 à 400 euros. Mais, à partir du 1er mars, GRDF va permettre que ce coût soit nul pour le ménage. Ainsi, passer du fioul à une PAC hybride gaz se fera sans surcoût. Il suffira simplement qu’une canalisation gaz passe à moins de 35 m.
Que doit faire l’installateur pour profiter de cette offre ?
Il doit être PG et signer une convention avec GRDF qui lui permettra d’être « gazpacker », autrement dit autorisé à raccorder au gaz une habitation qui ne l’est pas encore.
Côté ménage, il n’y a aucune condition de ressources.
Mais la PAC hybride gaz, qui combine deux technologies, n’est-elle pas plus chère ?
Une PAC hybride gaz coûte moins cher qu’une PAC. Alors que le prix moyen constaté pour une PAC double service fournie posée installée est de 15 à 16 000, pour une PAC hybride gaz il est de 12 000 euros. Et cet écart se maintient une fois les aides déduites car les deux équipements bénéficient, hors des ménages modestes, d’un même niveau d’aide de 3 000 euros CEE + 2000 euros de CITE.
Et le budget n’explose pas après, avec la maintenance, car il faut compter environ 250 euros, comme pour une PAC, versus 150 euros pour une chaudière gaz.
Néanmoins, n’y a-t-il pas un souci pour trouver des installateurs ayant la double compétence chaudière/PAC ?
Il y a deux ans, j’aurais répondu positivement car le nombre d’installateurs à l’aise avec les deux technologies embarquées dans un équipement hybride était faible. Aujourd’hui, ce n’est plus le cas.
Il y a 10 000 entreprises QualiPAC et entre 7000 et 10000 entreprises PG. Nous pouvons donc raisonnablement imaginer avoir 3 000 entreprises qui possèdent la double compétence sur le territoire.
De plus, les fabricants ont bien compris l’enjeu et proposent des machines dont l’installation ne nécessite pas la manipulation de fluides frigorigènes, mais uniquement de raccords hydrauliques.
Si tous les signaux semblent au vert, encore faut-il donner envie aux ménages de se tourner vers une PAC hybride gaz ?
La communication des fabricants automobiles, intégralement axée sur les véhicules hybrides, prépare le terrain. Et comme pour la voiture, les Français vont rapidement comprendre l’intérêt d’utiliser la partie PAC électrique quand son COP est le meilleur et de basculer sur la partie chaudière gaz quand il se dégrade trop.