Après 4 ans d’absence, en raison de la crise sanitaire, Chillventa 2022 a accueilli plus de 30 000 visiteurs à Nuremberg. Une fréquentation en légère baisse qui s’explique notamment par l’absence de certains visiteurs en provenance d’Asie.
1- Des PAC en veux-tu en voilà
Notre titre reflète le temps très clément qui régnait sur Chillventa du 11 au 13 octobre à Nuremberg, mais PAC que… Il se réfère surtout à une nouvelle tendance de fond qui marque certainement un tournant dans la vie de ce salon international très connoté jusqu’ici Réfrigération. Il n’a pas échappé aux plus de 30 000 visiteurs – en baisse par rapport à la dernière édition en 2018 – la place très importante prise cette année par les pompes à chaleur.
Alors qu’il y a dix ans, le salon peinait à constituer un « village des pompes à chaleur » dans un coin du salon, cette année, les PAC étaient partout… Elles s‘adressent aux secteurs industriel ou tertiaire sur de très nombreux stands de fabricants connus surtout jusqu’ici pour leur positionnement en réfrigération. En version résidentielle, elles étaient bien sûr présentes chez les spécialistes du génie climatique mais aussi chez les fabricants de composants. Et en tout premier lieu chez les compresseuristes qui développent des versions propane dédiées au PAC, dans un premier temps monobloc situé en extérieur.
2- L'expansion du Propane
Défiant, entre autres, le R 32 en résidentiel, le propane (R 290) était en effet l’autre grande vedette de cette édition. Et ceci notamment du fait de ce développement des PAC dont les ventes vont continuer à très fortement augmenter au vu des besoins du marché dans un contexte de décarbonation de la planète. Plus globalement, les compresseuristes travaillent déjà sur des augmentations de charges bien au-delà des 150 gr du fait de l’évolution des normes internationales qui doivent encore être retranscrites dans les réglementations nationales comme en France. Cette montée en puissance du Propane très nette sur Chillventa n’est pas sans rappeler ce qui s’est passé pour le CO2 il y a une quinzaine d’années sur ce même salon qui s’adresse pour beaucoup aux OEM/ intégrateurs. Tout comme le dioxyde de carbone, reste ensuite au marché a adopté le R 290 jusque dans les réalisations par les installateurs. Sauf que cette fois ce déploiement pourrait être beaucoup plus rapide du fait d’une future F-Gas qui, dans l’état actuel des choses, semble vouloir faire la part belle à ce fluide classé A3, donc très inflammable.
3 - Besoin de formation... et de personnel
La formation des intervenants aux « nouveaux » fluides est plus que jamais d’actualité et nécessaire alors qu’il est partout question de difficulté de recrutement. En Europe, dans la future F-Gas, il y a d’ailleurs fort à parier que cette exigence de formation soit étendue à ces réfrigérants qu’il faut apprendre à apprivoiser.
4 - Un HFO sous les projecteurs
Dans ce contexte il ne faudrait pas oublier les HFO, dont la sortie de l’un d’entre eux à susciter beaucoup de curiosité et d’intérêt. Le R 471 produit par Honeywell sous le nom de Solstice N71 et distribué notamment par Climalife affiche un ODP nul et surtout se présente comme le seul mélange HFO avec un GWP inférieur à 150 tout en étant ininflammable. Ce qui lui ouvre de nombreux débouchés en GMS et commerce de proximité mais aussi en froid industriel…
5 - L'efficacité plus que jamais
Inutile de dire que le discours de l’efficacité énergétique prôné depuis plusieurs années déjà aborde désormais un aspect incontournable à l’heure où les factures d’électricité et de gaz flambent et où la planète se réchauffe.
6 - Les opportunités de l'IOT
L’IOT (l’Internet des objets) a fait l’objet d’une mise en avant remarquée sur de nombreux stands. La promesse est en effet très grande en termes d’exploitation des datas tant pour garantir l’efficacité énergétique des équipements sur la durée que pour optimiser leur maintenance. Ce qui, dans le même temps, n’est pas sans poser des questions de sécurité et de protection des données…
7 - Les effets d'un Covid long
Faut-il rappeler que cette édition 2022 revient après 4 ans d’absence suite à la pandémie de Covid et s’inscrit dans une période de pénurie de composants. Cette conjugaison d’événements se ressent chez les fabricants dont certains lancements de produits sont retardés. Mais cette période de transition laisse percevoir aussi une nouvelle impulsion avec un vrai redémarrage ! Parmi les effets du Covid, on peut aussi ajouter la désaffection de quelques exposants, 160 environ, dont un certain nombre en provenance d'Asie.
8 - Un Sourcing plus local
La crise sanitaire qui a secoué le monde entier conduit les fabricants, tous secteurs confondus, à repenser leur mode d’approvisionnement. Dans le monde de la thermodynamique, un sourcing plus « local » est ainsi évoqué par certains dont l’ancrage européen laisse percevoir de nouvelles expansions.
9 - Refonte des salons ?
Du fait de la forte implication du « chaud » sur Chillventa, il est possible de s’interroger sur une redistribution des cartes des salons d’envergure internationale. Surtout à l’heure où la Mostra mais aussi AHR Expo ont connu lors de leur dernière édition, des baisses de fréquentation beaucoup plus importantes que le salon de Nuremberg.
10 - Une question de temps
Dernière précision, Chilllventa, comme nous l’avons déjà mentionné, est un salon qui s’adresse pour une large part aux intégrateurs voire aux très gros installateurs. Ce qu’y est exposé n’est donc pas toujours transposable de suite sur le terrain et peut mettre plus ou moins de temps avant d’être adopté. Le CO2, qui a longtemps fait la Une des Chillventa passés, est le plus bel exemple de ce déploiement au long cours.