Fluides : des prix impactés par la pénurie de matières premières et le Covid
Dans la continuité de ses enquêtes de prix sur les fluides frigorigènes en Europe, Öko Recherche a dévoilé les résultats pour le 3e trimestre 2021.
Les augmentations de prix observées au T3/2021 seraient dues à divers facteurs s'ajoutant à l'étape de réduction progressive de 2021 qui réduit encore l'offre de quotas. Les volumes de production de fluides frigorigènes par les fournisseurs hors UE semblent avoir été réduits, notamment en raison de pénuries de matières premières, ce qui a entraîné de fortes fluctuations de prix sur le marché et des augmentations des coûts de production.
En outre, d'importants problèmes de fret et de transport dus aux effets combinés du blocus du canal de Suez et des mesures Covid-19 ont entraîné d'importantes augmentations de coûts, des goulets d'étranglement dans la capacité de transport et des retards de livraison, l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement étant affecté.
Entre le 3e et le 2e trimestre, Il apparaît une évolution du prix du R 134a (GWP 1 430) à tous les niveaux de la chaîne d'approvisionnement (producteurs et prestataires de services).
- Le prix du R 404A a augmenté au niveau des producteurs de gaz, est resté stable pour les distributeurs de gaz et a diminué au niveau des équipementiers.
- Les prix des solutions alternatives telles que les mélanges HFC/HFO sont restés pour la plupart stables, avec quelques légères augmentations des prix d'achat des distributeurs de gaz.
- Les prix indiqués pour les autorisations de quotas sont restés à un niveau bas.
- Il n'y a eu aucune indication concernant la disponibilité limitée d'un réfrigérant, à l'exception d'un équipementier français qui a signalé que le prix du HFO-1234ze était trop élevé.
(*) l'enquête Öko-Recherche est menée en collaboration avec Citepa et avec la coopération de l'AFCE, AREA, ATF, BWP, EPEE, Eurovent, Le Snefcca et VDKF.
Une tendance qui va se poursuivre
Depuis septembre 2021, selon un acteur du marché des fluides frigorigènes européen, les hausses ont concerné différents fluides à des niveaux plus ou moins importants. Sur les HFC, elles ont pu atteindre de 40 à 50 %, et de 10 à 15 % sur les blends HFC/HFO, tandis que le HFO 1234ze a progressé de 20 %, contre de 5 à 10 % pour le 1234yf. D’après cet expert, les hausses de tarif enregistrées l’an dernier vont se poursuivre au moins sur le premier semestre 2021.
Les tensions sur les composants restent en effet importantes du fait de la très forte demande de l’Union européenne et des États-Unis. Là-bas, se conjugue aussi l’entrée en vigueur de quotas sur les fluides HFC (à l’exemple de ce que nous connaissons avec la F-gas), ce qui a poussé les Américains à gonfler très fortement leur stock en fin d’année dernière. Dans le même temps, les autorités chinoises ont instauré un système de licence d’exportation qui, s’il peut s’avérer utile pour limiter le trafic des fluides, rallonge cependant les délais de livraison. Ceux-ci pourraient être aussi se tendre encore jusqu’au JO d’hiver de Pékin. Pour réduire la pollution durant cette période, les usines chinoises ralentissent leur production et sont contraintes de mieux gérer leur demande énergétique. Enfin, les tensions sur les frais de logistique au niveau mondial sont toujours très élevées. Par exemple, les coûts d’acheminement restent plus que jamais excessivement onéreux avec des hausses jusqu’à 900 % sur le transport d’isoconteneur depuis la Chine.