Réseaux de chaleur cherchent villes à verdir
Alors que la Cour des comptes appelait en septembre à recourir plus massivement aux réseaux de chaleur, la filière s'est réunie ce mardi 9 novembre pour appeler à décarboner les réseaux de chaleur existants et à accélérer la création de nouveaux projets dans les villes de plus de 10 000 habitants. Actuellement en France, on compte 833 réseaux de chaleur, soit 25,4 TWh de chaleur livrée en 2020. Le SNCU et l'association Amorce notent une alimentation de ces réseaux à 60 % aux énergies renouvelables et de récupération, soit à peine 1 % de plus par rapport à 2019.
Parmi les EnR&R utilisées, la valorisation des déchets et la biomasse arrivent en tête pour verdir les réseaux de chaleur, représentant respectivement 27,3 % et 22,8 % du bouquet énergétique. " Si en dix ans, les réseaux de chaleur ont doublé leur production de chaleur issue d’EnR&R, il y a encore un gros travail à faire " a concédé Aurélie Lehericy, présidente du SNCU. Et pour cause, la part des énergies renouvelables et de récupération doit encore tripler d'ici à 2030 pour atteindre les objectifs fixés par la PPE. Aujourd'hui, c'est encore le gaz naturel qui reste l'énergie la plus utilisée, avec 35,2 %.
" La loi de la Transition Energétique et de la Croissance Verte (LTECV) indique qu’en 2030 les réseaux devront livrer 39,5 TWh de chaleur produite à partir d’EnR&R, explique Nicolas Garnier, délégué général d'Amorce. Pour y parvenir, le gouvernement doit soutenir la filière pour faciliter la décarbonation des réseaux existants, tout en conservant un prix stable pour les abonnés. " Le SNCU et Amorce attendent également des pouvoirs publics un encouragement au raccordement des bâtiments situés à proximité d'un réseau livrant une énergie produite à partir d'au moins 50 % d'EnR&R. La filière espère enfin une évangélisation des réseaux de chaleur dans les villes de plus de 10 000 habitants. Aujourd'hui, près de la moitié de ces collectivités ne sont pas équipées d'un réseau de chaleur.