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La Capeb et Coénove s'inquiètent de l'arrêt annoncé de l'aide allouée à l'installation d'une chaudière gaz THPE et de l'absence d'offre coup de pouce chauffage pour les EnR.

Mesure trompe-l'oeil, solution court-termiste... La nouvelle mouture de MaPrimeRénov' fait réagir

Le GazExit semble avoir franchi une étape supplémentaire. Lors de la présentation du plan de résilience et en réponse à la dépendance européenne aux hydrocarbures russes, le gouvernement a donc annoncé, notamment, la hausse de MaPrimeRénov' pour la pompe à chaleur et la biomasse de 1 000 € pour les ménages à revenus très modestes ainsi que la suppression de cette même aide lors de l'acquisition d'une chaudière gaz THPE. Et les réactions des professionnels n'ont pas tardé à se faire entendre.

Une aide pas aussi élevée qu'annoncée


La Capeb considère que cette aide supplémentaire est " en trompe-l’œil vis-à-vis du reste à charge pour les ménages les plus modestes ". L'organisation professionnelle met en avant l'effet " déflationniste " en ce début de 5ème période des CEE. Alors que les obligés pourraient porter dès le 1er avril les opérations Coup de Pouce Chauffage qui permettent de bonifier les travaux de remplacement d’une ancienne chaudière individuelle au charbon, au fioul ou au gaz par des systèmes fonctionnant aux énergies renouvelables tels que la biomasse, le solaire, et la thermodynamique, à ce jour, aucun des grands obligés, " à l’exception d’EDF " souligne la Capeb, n’a décidé de porter l’offre Coup de Pouce Chauffage.
Problème, sans ce fameux coup de pouce, le reste à charge lors de l'installation d'une pompe à chaleur pour les ménages les plus modestes s’élèvera, à compter du 1er avril prochain, " à 7 000 € en intégrant l’augmentation de 1 000 €, et non 4 000 € comme aujourd’hui " détaille la Capeb. De quoi contraindre les ménages les plus précaires et ralentir le dynamisme du déploiement des énergies renovuelables en France.

La crainte d'un coup d'arrêt sur les ventes

Coénove de son côté partage l'objectif de sortir de la dépendance au gaz russe, d'autant plus au vu de la situation en Ukraine. En revanche, l'association représentant les professionnels du chauffage au gaz se dit déçue par par cette posture prise par l'administration. " C'est une solution facile à court terme " estime Bernard Aulagne, président de Coénove. " Nous sommes dans l’émotion tout à fait légitime quand on voit ce qu’il se passe en Ukraine, sauf que cette mesure peut engendrer un coup d’arrêt au niveau des ventes. Le report sur la PAC tout électrique est un peu trop rapide pour le consommateur. La technologie est tellement encensée mais on ne peut pas en mettre partout, le réseau de distribution ne pourra pas tenir " insiste Bernard Aulagne.

La PAC hybride enfin adoubée

Le président de Coénove évoque notamment les logements collectifs, où la chaudière gaz prédomine actuellement. " Il ne faut pas rêver, la filière n'est pas prête pour proposer des solutions de chauffage thermodynamique dans le collectif " estime Bernard Aulagne, tout en se rassurant. " Le point positif de l'annonce gouvernementale est qu'enfin la PAC hybride est mise sur le même pied d'estale que la PAC tout électrique. " En effet, la technologie bénéficiera également d'une hausse de 1 000 € de l'aide MaPrimeRénov' à compter du 15 avril prochain. Pour le président de Coénove, la PAC hybride sauvera le gaz mais aussi la PAC tout électrique. " Je suis toujours frappé par cette volonté idéologique d’électrification. La PAC n’est pas la huitième merveille du monde. C’est mal connaître les limites de la technologie. Il faudra regarder davantage les solutions de flexibilité pour éviter la pointe électrique et soulager le réseau. La PAC hybride reste une excellente solution. "