La climatisation fictive dans la RE2020 semble être un problème réel. En témoigne la récente prise de parole de l'association Coénove sur la future réglementation. Les acteurs de la filière gaz dans le bâtiment critiquent le principe d'ajouter une consommation de climatisation fictive aux bâtiments dont le confort d'été serait insuffisant, à savoir un critère " degré heure " (DH) supérieur à 350°h.
Pour Florence Lievyn, déléguée générale de Coénove, « affecter une consommation de climatisation fictive à des bâtiments inconfortables s’apparente au mieux à un palliatif et ne permet en rien de traiter la cause du problème liée au bâti. Il faut impérativement axer les efforts sur la conception des logements,dans une démarche prioritaire de bioclimatisme et tester des bâtiments spécialement conçus pour la RE2020 sur le respect de ce critère DH. »
L'association critique également les consommations de climatisation fictive, " volontairement prises comme supérieures à ce qu’elles seraient avec un système de climatisation réel " selon Coénove qui en déduit " de là à pousser les concepteurs à recourir à un système de climatisation active moins impactant pour le Cep du bâtiment (coefficient d’énergie primaire qui représente la consommation conventionnelle d‘énergie primaire) que le recours à la climatisation fictive, il n’y a qu’un pas. "
Coénove craint que les concepteurs fassent le choix " de la facilité " en installant un système actif de climatisation " au détriment d’une intelligence de conception en amont ", et qu'un droit à consommer supplémentaire pour les usages dits traditionnels voit le jour " dès lors que la mise en place de systèmes passifs (brasseurs d’air...) permet de passer sous la barre de 350°h et s’établir à hauteur des consommations de climatisation fictive, soit environ 10kWhep/m2.an. "
Pour Florence Lyevin, « la RE2020 doit pousser à la conception bioclimatique et mettre en avant l’intelligence de conception. Il n’est pas normal qu’à ce jour, un bâtiment traversant ait le même traitement qu’un logement qui ne l’est pas. Il faut revoir les règles liées au confort d’été et si le Cepmax devait tenir compte des consommations de climatisation, cela ne pourrait s’entendreque dans les zones climatiques les plus chaudes où la climatisation est absolument indispensable. »