Le vecteur eau a-t-il du souci à se faire dans le neuf ? C'est en tout cas ce que craignent les professionnels rassemblés autour de l'association Energies & Avenir. Dans sa contribution aux travaux concernant la RE2020, l’association s’inquiète des orientations prises par l’administration qui " favoriseraient le vecteur air au détriment du vecteur eau " selon Energies & Avenir. " Ce serait une menace non seulement sur l’ensemble des équipements de la boucle à eau chaude mais surtout pour une filière « made in France », tant pour les aspects ingénierie que pour l’exploitation La conséquence directe est la disparition des solutions de chaleur renouvelable sur vecteur eau."
Energies & Avenir critique notamment les résultats du groupe de travail modélisateur et de différents contributeurs concernant les consommations de la climatisation fictive. Elles représenteraient environ la moitié des consommations d’eau chaude sanitaire en zones climatiques H1 et H2, et pèsent le même
poids en zone H3, " ce qui est beaucoup plus qu’attendu " selon Energies & Avenir.
D'après l'association, ces résultats s'obtiennent par " des choix discutables : le scénario d’usage retenu pour la climatisation ne correspond pas à la manière dont les occupants utilisent un système de rafraichissement actif dans un usage réel, et la durée du scénario est non représentative de la réalité puisque deux semaines d’absence au mois d’août ne sont pas prises en compte."
Energies & Avenir pointe également les valeurs " significativement plus élevées " des besoins et consommations de froid dans le nouveau moteur de calcul RE2020 par rapport à ceux obtenus avec le moteur de calcul de la RT2012.
Pour l'association, " ces choix faussent les calculs de consommation de la climatisation fictive, raison pour laquelle les consommations sont surestimées. Cela a pour conséquence de dénaturer l’objectif initial de l’introduction de la climatisation fictive, qui était d’éviter le recours à des systèmes actifs posés a
posteriori."
Energies & Avenir craint que la conséquence directe de ces choix soit la disparition " à très court terme " des solutions de chauffage à eau chaude au profit de solutions réversibles sur vecteur air, et la mise en péril de 300 000 emplois. L'administration est prévenue...