Olivier Michoux et François Deroche présentent un nouveau guide sur les pompes à chaleur dans le tertiaire
Dans un contexte de réchauffement climatique, le Gouvernement met de place des politiques de sobriété qui visent à décarboner les usages. Si le résidentiel occupe très largement les débats, « on parle très peu du tertiaire », souligne François Deroche, président de l’AFPAC, d’où « l’importance de travailler sur ce segment et de montrer la place de la pompe à chaleur » sur cette activité.
L’Afpac dévoile ainsi un nouveau guide, son 19e, dont l’objectif est de présenter « les atouts de la pompe à chaleur pour chaque application et pour de nombreux usages ».
L’ouvrage est destiné « au plus grand nombre », indique François Deroche. Il cible aussi bien les maîtres d’ouvrage, publics ou privés, que les prescripteurs (bureaux d’études, architectes, économistes de la construction…) les installateurs et les mainteneurs.
Au programme, un panorama complet des solutions PAC : DRV, PAC air/eau, Unité de toiture, PAC géothermique, Hybridation de chaufferie, Réseau de chaleur urbain, PAC sur boucle d’eau, etc.
Et des analyses sectorielles (selon la classification INSEE) où des critères précis sont pris en compte (par exemple : projet neuf ou en rénovation) pour établir le meilleur scénario et proposer les solutions les mieux adaptées.
On retrouve aussi un état des lieux des dispositifs réglementaires (RE2020, RT Existant, décret BACS), des règles et normes (F-Gas, EN378, CH35, DTU 65.16), et outils incitatifs (CEE).
À noter que ce guide est une première mouture et qu'il pourrait s'enrichir.
Économies d’énergie, baisse des émissions de GES : le fort potentiel du tertiaire
Dans ce guide, l’AFPAC s'intéresse aux surfaces chauffées. Dans le secteur tertiaire, elles représentent 1 milliard de m2, selon les chiffres de 2020 de Ceren, dont 64 % concernent bureaux, commerces et enseignement.
Le tertiaire pèse pour 16 % dans les consommations énergétiques nationales (260 TWh) et il est responsable de 6 % des émissions de gaz à effet de serre (27 MtCo2e).
Les technologies PAC ne couvrent que 6 % des surfaces chauffées sur l’ensemble du parc tertiaire en 2020. C’est « plus de dix fois moins que les énergies fossiles sur ce secteur », pointe Olivier Michoux, pilote du groupe de travail PAC Tertiaire de l’AFPAC. Mais les perspectives de développement sont plutôt positives.
Dans le neuf par exemple, en l’espace de deux ans (de 2018 à 2020), la part des technologies PAC a triplé. « Il y a une prise de conscience ou une considération différente sur cette construction neuve tertiaire qui nous laisse penser qu’il y a une dynamique qui va amener les pompes à chaleur à prendre de plus en plus leur part sur le tertiaire », poursuit Olivier Michoux.
Pour rappel, l’AFPAC a dévoilé une étude prospective en 2022 qui laisse présager une présence accrue des PAC dans le tertiaire dans les années à venir. La part de marché des PAC en rénovation tertiaire pourrait passer de 7 % en 2020 à 50 % sur la période 2040-2050. Pour ce qui est du neuf, cette part pourrait atteindre 73 % en 2040-2050 contre 20 % en 2020.
Quels leviers pour des installations durables ?
Le nouveau guide de l’AFPAC identifie quatre leviers pour des installations qui durent dans le temps :
- Le choix d’équipements performants
- Un dimensionnement technique optimal qui « corresponde au bâtiment », insiste François Deroche
- Une installation de qualité bien sûr par un professionnel qualifié
- Une maintenance annuelle
Le président de l’AFPAC souligne par ailleurs la nécessité d’apporter « des conseils » aux utilisateurs pour des usages « raisonnés ».
Le guide « Les pompes à chaleur dans les bâtiments tertiaires : leviers de performance et enjeu de décarbonation » est disponible sur le site de l’Afpac.