Le marché contrasté des PAC annonce un avenir incertain
Si l'avenir des systèmes thermodynamiques semble toujours radieux, plusieurs éléments viennent freiner la croissance du nombre d'installations. Dévoilés le 11 octobre par l'association PAC & Clim'info, les chiffres sur l'évolution des ventes sur le marché français des PAC apportent un éclairage représentatif et argumenté.
Tertiaire et industrie : ça s'équilibre
Pour les groupes d'eau glacée en grand tertiaire et industrie, la progression de 4 % est quasi identique à celle constatée l'an dernier avec les deux tiers des produits équipés d'un fluide à faible PRG (inférieur à 750). Sur le segment des commerces et du petit tertiaire, le marché des systèmes split de plus de 17 kW s'est stabilisé à + 1 % après un début d'année en baisse. Celui des DRV (PAC air/air à Débit réfrigérant variable) demeure dynamique à + 8 % atteignant 24 757 groupes extérieurs, vraisemblablement porté par l'évolution réglementaire avec les décrets tertiaire et BACS. Ces matériels utilisent encore très majoritairement (95,8 %) le R410A comme fluide.
Résidentiel : ça tangue
En résidentiel, le contraste amorcé l'an dernier entre les résultats des ventes de PAC air/air et air/eau se poursuit. Pour les PAC air/air split ou multisplit, la croissance est au rendez-vous sur toutes les tranches de puissance, atteignant au total, à fin août, 717 000 unités extérieures (+ 25 %) après un recul de - 8 % en 2022. Au départ dédiés au rafraîchissement, ces produits réversibles sont de plus en plus utilisés pour le chauffage, une cible étant la bascule en rénovation de logements chauffés exclusivement par Effet Joule. Sans offre industrielle de matériel avec un fluide à faible PRP (inférieur à 150), le fluide est à 98 % du R32 au PRP de 675.
En revanche, après une année 2022 exceptionnelle en termes de croissance, le marché des PAC air/eau est en recul de 4,7 %, avec 210 300 unités. La hausse des monoblocs de 63 % (43 000 unités) ne compense pas la baisse de 14 % des bi-blocs. Plusieurs explications sont avancées dont l'effondrement du marché du neuf, la conjoncture économique dégradée et la fin des deux super bonus. Enfin, les incertitudes liées au sort des chaudières à gaz pourraient expliquer que la baisse des ventes des générateurs fossiles n'a pas été compensée par une hausse des PAC sur vecteur eau.