La future étiquette énergétique des bâtiments inclura désormais un critère carbone ainsi qu'une étiquette climat basée sur les émissions de gaz à effet de serre.

Les équipes de Barbara Pompili et Emmanuelle Wargon ont enfin levé le voile sur la réforme du DPE. Le calcul en énergie primaire a finalement été gardé et l'étiquette énergie inclut désormais la production de CO2 et une étiquette climat, mesurant les gaz à effet de serre, fait son apparition. Le gouvernement précise que " le DPE s’appuie désormais uniquement sur les caractéristiques physiques du logement comme le bâti, la qualité de l’isolation, le type de fenêtres ou le système de chauffage, et utilise des données d’entrée plus fiables. De plus, la nouvelle méthode intègre de nouveaux paramètres qui fourniront une évaluation plus représentative de la performance du bâtiment : consommations énergétiques en matière d’éclairage et d’auxiliaires, mise à jour des scénarii météorologiques, prise en compte des équipements les plus récents ou encore calcul thermique amélioré."

Confort d'été et ventilation spécifiés

Le ministère de la Transition écologique a également dessiné ce nouveau DPE comme un document technique plus complet. " Il contiendra des informations supplémentaires, par exemple sur le confort d’été, la qualité de ventilation, la qualité de l’isolation ou même la répartition des déperditions thermiques dans le logement " précise-t-on pour permettre aux usagers d'avoir une vision plus claire de leur logement. Le DPE comportera également des recommandations concernant des travaux de rénovation notamment pour améliorer l'étiquette.

Nouveaux seuils pour chaque classe

Cette étiquette énergie, justement, conservera les notations de A à G avec des seuils complètement revus étant donné l'intégration de la production de CO2 :

  • Classe A : moins de 70 kWh/m².an et de 6 kg CO/m.an
  • Classe B : 70 à 110 kWh/m.an et 6 à 11 kg CO/m.an
  • Classe C : 110 à 180 kWh/m.an et 11 à 30 kg CO/m.an
  • Classe D : 180 à 250 kWh/m.an et 30 à 50 kg CO/m.an
  • Classe E : 250 à 330 kWh/m.an et 50 à 70 kg CO/m.an
  • Classe F : 330 à 420 kWh/m.an et 70 à 100 kg CO/m.an
  • Classe G : plus de 420 kWh/m.an et de 100 kg CO/m.an

Si le DPE est donc toujours calculé en énergie primaire et non en énergie finale, comme pouvait le redouter la filière gaz, l'énergie finale ayant pour intérêt de favoriser l'électrique, ce nouveau DPE va tout de même permettre à 600 000 logements chauffés à l'effet Joule de ne plus être considérés comme passoires énergétiques.

Le déclassement du chauffage au fioul et au gaz

Selon le ministère, le nombre de passoires énergétiques global n’évolue pas avec la réforme. " On en conserve 4,8 millions. De plus, près de 60 % des logements conservent la même étiquette, et 40 % évoluent d’une classe énergétique. " Avec l'apparition de l'étiquette climat, basée sur l'émission des gaz à effet de serre, 600 000 logements chauffés au fioul et près de 200 000 logements chauffés au gaz deviennent également des passoires énergétiques. A l’inverse, ce sont 600 000 logements chauffés à l’électricité qui sortiront du statut de passoire énergétique, et 200 000 logements chauffés au bois.

Accusé de favoriser le chauffage électrique, le ministère a précisé que près de 80 % des logements chauffés à l’électricité actuellement classés F et G le resteront après la réforme. " Si effectivement certains logements chauffés à l’électricité pourront bénéficier d’une amélioration de leur classe de performance énergétique, ce sont pour la plupart de petits logements qui étaient à la limite de l’étiquette F du DPE actuel. Ils n’exposent pas leurs occupants à des situations de précarité énergétique. " Avec le nouveau DPE, le nombre de passoires énergétiques chauffées à l'électrique est estimé à près de 2 millions de logements.