Qu'avez-vous pensé des projets de décret et d'arrêté concernant la cinquième période des CEE ?
Comme d'habitude avec ce gouvernement, la décision est brutale et prise sans concertation auprès des professionnels, contrairement aux premiers engagements faits d'un maintien de la quatrième période des CEE jusqu'à la fin de l'année 2021 puis d'une négociation par la suite. Tout est fait pour viser le gaz, sous prétexte de décarboner, on veut mettre en avant le tout électrique. Non seulement cette décision dégrade toute une profession, elle touche également l’industrie, plus de la moitié des chaudières gaz THPE sont fabriquées sur le territoire national, mais cela renforce surtout la précarité énergétique des particuliers.
Que craignez-vous avec l'arrêt des CEE pour les chaudières gaz ?
L'ensemble des particuliers habitant dans le collectif et étant chauffés par des chaudières individuelles gaz autres qu'à condensation n'auront plus aucune aide pour les accompagner à remplacer leur système de chauffage vieillissant. Le risque est de voir apparaître des poêles à pétrole dans les appartements parce que les gens ne pourront pas rénover leurs appareils. C'est à la fois très dangereux pour leur santé, mais aussi loin d'être écologique.
Selon vous, avec ce projet de textes, quelle solution pourrait alors émerger si les chaudières gaz THPE n'étaient pas subventionnées ?
À part mettre des chaudières électriques à effet joule, il n'y a rien d'autre. Les pompes à chaleur ne peuvent pas être installées partout, encore moins dans le collectif où l'offre reste limitée. D'autant qu'aller vers le tout électrique n'est vraiment pas recommandé. Si nous avions la capacité électrique en France, pourquoi pas, mais encore la semaine dernière, avec les températures très basses, on a fait tourner des centrales à énergie fossile pour répondre à la demande et certaines zones, comme chez moi en Seine-et-Marne, ont connu des coupures de courant à cause de la tension sur le réseau. C'est clairement un acharnement sur le gaz que nous ne comprenons pas. Les pouvoirs publics doivent comprendre qu'un jour, on le paiera tous. Nous espérons être reçus par le ministère de la Transition écologique pour faire entendre notre colère avant qu'il ne soit trop tard.