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"Le scénario de la SNBC (Stratégie Nationale Bas-Carbone) n'est pas le seul qui nous permettra d'atteindre la neutralité carbone en 2050 dans le résidentiel !" C'est avec ces mots que Bernard Aulagne, président de Coénove, a présenté l'étude réalisée avec le cabinet Artelys, spécialisé dans l'optimisation des systèmes énergétiques, sur le futur décarboné du chauffage dans les logements français. Pour l’établir, ce denier est parti des hypothèses de marché et de parc de la SNBC, scénario de référence issu de la COP21 qui vise une transition vers une société ne faisant plus appel aux énergies fossiles, à savoir 60 % de logements collectifs en 2050, 240 000 logements neufs et au moins 500 000 rénovations par an. Parce que l'association milite pour une complémentarité des énergies, et une place plus importante du « gaz vert » dans le mix énergétique français, elle a dessiné un scénario avec un mix énergétique moins axé sur l'électricité, et laissant un peu plus de place au gaz.


PAC hybride VS PAC Gaz

Le scénario présenté par la SNBC prévoit en 2050 un parc de logements chauffés à 56 % par l'électricité, 17 % par les réseaux de chaleur urbains, 15 % par le bois et 12 % par le gaz, partagé, toujours selon la SNBC, à deux tiers de PAC gaz et un tiers de chaudières THPE à condensation . "Et à aucun moment, on ne fait mention de la PAC hybride ! s'étonne Bernard Aulagne. Pourtant, c'est une technologie très intéressante pour tirer le meilleur parti de la performance d'une chaudière à condensation et d'une pompe à chaleur, et cela permet surtout de répondre à l'enjeu de la pointe hivernale, qui va poser question si on veut absolument développer l'électrification des usages."

1 logement sur 8 chauffé par une PAC hybride

Dans son scénario, Coénove préconise donc de réduire à 39 % les logements chauffés à l'électricité, de passer à 16 % les réseaux de chaleur urbains et à 11 % le bois-énergie, et imagine que 13 % des logements seront équipés de PAC hybrides, à savoir chaudière à condensation et PAC, en plus de monter à 20 % la part du chauffage au gaz, dont 5 % seraient alloués aux PAC gaz. "Actuellement, cette technologie n'est clairement pas suffisamment développée pour qu'on imagine qu'elle accapare deux tiers du marché du gaz" confie Bernard Aulagne. Reste à voir l’accueil que réserveront le gouvernement et le Parlement à cette alternative moins électrique…



<span>Regardez Bernard Aulagne s'exprimer sur le marché actuel de la PAC hybride


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