Le guide des bonnes pratiques vous a-t-il motivé à reprendre l'activité ?

Encore en début de semaine, nous étions mitigés avec ma soeur, avec qui je gère l'entreprise. Le problème réside dans la clarté des messages, il y a toujours tout et son contraire ! Après avoir contacté l'ensemble de mon personnel, je leur ai transmis un courrier dans lequel nous précisons que les personnes malades, les apprentis et les employés devant garder leurs enfants n'ont pas à reprendre le travail, mais que ceux qui étaient en bonne santé pouvaient reprendre leur activité, sur la base de volontariat. La majorité des salariés sont volontaires et n'attendaient que ça. Je leur ai précisé que leur santé n'avait pas de prix et qu'il n'était pas question de mettre leur vie en jeu. Ils voient bien que nous faisons le maximum pour les protéger. Certains m'ont même dit qu'ils seront mieux protégés que lorsqu'ils vont faire leurs courses ou acheter leur pain.

Comment les protégez-vous justement ?

Nous avons la possibilité d'avoir 250 masques au mieux via une action de notre communauté de communes Vendée Grand Littoral. Nous menons également une action avec la FFB Vendée pour recenser les besoins, sélectionner des fournisseurs en vérifiant les agréments, afin de faire des commandes groupées. Il est important de fonctionner en réseau, afin que chaque professionnel puisse avoir la même chance d'y avoir accès, au même moment et dans les mêmes conditions.

Avez-vous donc repris tous vos chantiers ?

Bien sûr que non ! Nous ne traitons que les dépannages urgents, ainsi que les chantiers dans le neuf, et dans des résidences secondaires inoccupées, et, évidemment, sans coactivité. Nous restons en activité partielle. La reprise ne peut se faire que par le respect mutuel des conditions sanitaires, un respect qui doit être réciproque entre tous, salariés entre eux, salariés et clients, dirigeant et salariés. Sans ce respect mutuel, nous devrons reprendre des mesures plus contraignantes pour tous, voire refermer l'entreprise... La notion de confiance et d'esprit d'équipe que nous nous efforçons de conserver est bien un des éléments facilitateurs de la reprise. Bien sûr que ça nous réconforte de voir nos techniciens motivés à reprendre le travail, mais il faut savoir rester sage, et ne pas les mettre en danger.

Avez-vous des difficultés à vous approvisionner ?

Notre fournisseur principal, la coopérative Covap a repris les livraisons depuis le 30 mars à raison de 2 fois par semaine, comme avant la crise. La coopérative nous permet de bénéficier d'un stock tampon non négligeable. Après, cela dépendra de la reprise des fabricants, et s'ils seront capables ou non de livrer la coopérative.